Donna vivote depuis 20 ans autour de son noyau dur Olivier (exilé à Cork en Irlande Dubaï, Émirats arabes unis) et Fred (trésorier du Grand Téton exilé en Suisse...). Ils enregistrent chaque année dans des conditions pour le moins précaires, dans différents lieux et en temps limité (environ 1 semaine), des albums dont même les plus proches de leurs amis ne veulent pas entendre parler.
En 1999, ils seront tout de même invités à partager l'affiche du Festival Plasma (Mulhouse) aux côtés de Sun Plexus, Lydia Lunch et Costes pour ce qui est une de leur rare apparition scénique (et un grand souvenir !). Ils ont sorti leur premier disque La Mort en 2002 sur le micro-label hinah. Deux morceaux mp3 en collaboration avec le luxembourgeois Sug[r]cane ont également été publiés sur hinah, disponibles aussi sur un EP auprès du label SoundzFromNowhere. Puis vinrent Les Musiques Sacrées de Saint-Aygulf (2003) et Suicide à Samoëns (2004), premières références du label Grand Téton.
Privilégiant d'abord les atmosphères plombantes, leur musique répétitive et minimaliste, mélangeant sonorités boisées, bricolages sonores et chant-parlé, s'affiche aujourd'hui avec une certaine légèreté neurasthénique et décalée. L'idée d'avoir à disparaître un jour est le thème central de toute leur production, un thème qu'ils s'amusent à décliner au fil des années avec ironie et méthode (la peur de mourir, la disparition des êtres chers, les démonstrations par l'absurde de l'inexistence d'un au-delà bien-veillant, etc.), évitant tant que possible les clichés morbides.
Plus qu'un simple projet musical, Donna est le projet d'une vie, accumulant les enregistrements, les textes, les photos et les vidéos, comme autant de preuves d'avoir été là, sans vraiment y être. [la bio complète de Donna]
Silencio nous vient du Nord de la France, c'est le projet musical du gérant de l'excellent label Eglantine Records. Il propose une musique intimiste, sombre et sentimentale pourtant tout droit sortie des circuits de son ordinateur. Après plusieurs collaborations et participations remarquées sur des compilations, il sortira en avril son premier album Sehnsucht chez Grand Téton.
De l'electro-ambiant charpentée, étendue sur des enchevêtrements de strates sonores aussi inquiétantes qu'émouvantes, où percent, parfois de brutales déchirures bruitistes, parfois les vapeurs subtiles d'un post-rock en demi-teinte.
Silencio ne cache pas ses émotions cinématographiques, et chaque morceau semble comme tout droit tiré de la bande son d'un film noir et contemplatif.
Cette collaboration est l'occasion pour Ponkifier de se faire pousser au derrière, et de réveiller le génie qui sommeille chez ce virtuose de la pédale, et amateur émérite de larsens et bruit blanc en tout genre... Pour Pantherred (qui n'est rien d'autre qu'une excroissance honteuse des petits bourgeois de Donna), il s'agit de se faire chahuter un peu, une récréation expérimentale loin du carcan dans lequel ils prennent plaisir à se contorsionner habituellement. Leurs enregistrements sont le résultat de longues séances d'improvisation, découpées, mixées et péniblement remontées, en faisant fi de tout à priori stylistique...
De toute évidence, les deux larrons s'entendent terriblement et semblent vouloir prendre un malin plaisir à balader leur auditoire imaginaire le long de leurs errances musicales, au travers d'une symphonie veloutée de crachins sonores.
